La question de l’impact environnemental des véhicules électriques par rapport aux véhicules thermiques suscite de nombreux débats. Cet article vise à faire le point sur les différents aspects à prendre en compte pour comparer l’empreinte écologique de ces deux types de motorisation, en se basant sur des données scientifiques récentes.
L’empreinte carbone sur l’ensemble du cycle de vie
Pour évaluer l’impact environnemental d’un véhicule de manière pertinente, il est essentiel de considérer l’ensemble de son cycle de vie, de sa fabrication à sa fin de vie, en passant par son utilisation. Cette approche permet d’avoir une vision globale et objective des émissions de gaz à effet de serre (GES) associées à chaque type de motorisation.
La phase de fabrication
La production d’un véhicule électrique génère généralement plus d’émissions de CO2 que celle d’un véhicule thermique équivalent. Cette différence est principalement due à la fabrication de la batterie, qui nécessite l’extraction et le traitement de métaux rares comme le lithium, le cobalt et le nickel[1][3].
Selon certaines estimations, la fabrication d’une voiture électrique émettrait environ 50% de plus de CO2 que celle d’une voiture thermique à ce stade. Cependant, il est important de noter que cette différence tend à se réduire avec les progrès technologiques et l’optimisation des processus de production[3].
La phase d’utilisation
C’est durant la phase d’utilisation que les véhicules électriques prennent l’avantage en termes d’émissions de GES. En effet, les émissions liées à l’utilisation d’une voiture électrique dépendent principalement du mix électrique du pays dans lequel elle est rechargée[2].
En France, où l’électricité est majoritairement produite à partir de sources peu carbonées (nucléaire et énergies renouvelables), les émissions d’une voiture électrique en phase d’utilisation sont nettement inférieures à celles d’une voiture thermique[1][2].
Type de véhicule | Émissions moyennes (gCO2e/km) |
---|---|
Voiture électrique | 100 |
Voiture thermique | 200-250 |
Le bilan global
En prenant en compte l’ensemble du cycle de vie, les études récentes montrent que les voitures électriques ont généralement une empreinte carbone inférieure à celle des voitures thermiques, même en tenant compte des émissions plus élevées lors de la fabrication[1][2][3].
Selon une analyse du cabinet Carbone 4, une citadine thermique utilisée en France émettrait 2,5 fois plus de gaz à effet de serre que son équivalent électrique sur toute sa durée de vie (environ 200 000 km)[3].
Les facteurs influençant l’impact environnemental
Plusieurs facteurs peuvent influencer le bilan écologique des véhicules électriques et thermiques :
Le mix électrique
L’impact environnemental d’une voiture électrique dépend fortement du mix électrique du pays dans lequel elle est utilisée. Dans les pays où l’électricité est produite majoritairement à partir de sources renouvelables ou nucléaires, comme en France, l’avantage des véhicules électriques est plus marqué[1][2].
La durée de vie du véhicule
Plus un véhicule électrique parcourt de kilomètres, plus son avantage environnemental se creuse par rapport à un véhicule thermique. En effet, les émissions supplémentaires liées à sa fabrication sont compensées par ses faibles émissions en phase d’utilisation[3].
L’efficacité énergétique
Les moteurs électriques sont intrinsèquement plus efficaces que les moteurs thermiques pour convertir l’énergie en mouvement. Un moteur électrique restitue environ 73% de l’énergie en énergie mécanique, contre seulement 13% pour un moteur thermique[1].
Les autres impacts environnementaux
Au-delà des émissions de gaz à effet de serre, d’autres aspects environnementaux sont à prendre en compte dans la comparaison entre véhicules électriques et thermiques :
L’extraction des matières premières
La production de batteries pour les véhicules électriques nécessite l’extraction de métaux rares, ce qui peut avoir des impacts environnementaux et sociaux importants dans les pays producteurs. Cependant, des efforts sont faits pour améliorer les pratiques d’extraction et développer le recyclage des batteries[6].
La pollution atmosphérique locale
Les véhicules électriques ne produisent pas d’émissions directes lors de leur utilisation, ce qui contribue à améliorer la qualité de l’air en milieu urbain. En revanche, les véhicules thermiques émettent des polluants atmosphériques tels que les particules fines et les oxydes d’azote[2].
Le recyclage des batteries
Le recyclage des batteries des véhicules électriques est un enjeu important pour réduire leur impact environnemental. Des progrès significatifs sont réalisés dans ce domaine, avec des taux de recyclage qui atteignent aujourd’hui 50 à 70% des matériaux des batteries[2].
Les perspectives d’amélioration
L’impact environnemental des véhicules électriques devrait continuer à s’améliorer dans les années à venir, grâce à plusieurs facteurs :
La décarbonation des mix électriques
La transition vers des sources d’énergie plus propres dans de nombreux pays contribuera à réduire encore davantage l’empreinte carbone des véhicules électriques[7].
L’amélioration des technologies de batteries
Les progrès dans la conception et la production des batteries permettront de réduire leur impact environnemental tout en augmentant leur durée de vie et leur capacité[6].
L’optimisation des processus de fabrication
Les constructeurs automobiles travaillent à réduire l’empreinte carbone de la production des véhicules électriques, notamment en utilisant des énergies renouvelables dans leurs usines[3].
Conclusion : un avantage écologique pour l’électrique
En conclusion, bien que la fabrication des véhicules électriques génère actuellement plus d’émissions que celle des véhicules thermiques, leur bilan global sur l’ensemble du cycle de vie est généralement plus favorable à l’environnement, en particulier dans les pays où l’électricité est peu carbonée.
L’avantage écologique des véhicules électriques devrait se renforcer dans les années à venir, à mesure que les technologies s’améliorent et que les mix électriques se décarbonent. Cependant, il est important de souligner que la voiture individuelle, qu’elle soit électrique ou thermique, a un impact environnemental significatif. La réduction de cet impact passe aussi par le développement de modes de transport alternatifs et la promotion d’une mobilité plus durable.
Citations:
[1] https://www.hellocarbo.com/blog/calculer/empreinte-carbone-voiture/
[2] https://www.bp.com/fr_fr/france/home/produits-et-services/bp-pulse/blog/electrique-vs-thermique-lheure-du-bilan-carbone.html
[3] https://www.aktio.cc/ressources/empreinte-carbone-de-la-voiture-electrique-vs-voiture-thermique
[4] https://www.thegreenergood.fr/index.php/2024/03/28/voiture-electrique-vs-voiture-thermique-le-bilan-carbone/
[5] https://media.roole.fr/transition/voiture-propre/une-voiture-electrique-pollue-plus-quune-thermique-vrai-ou-faux
[6] https://www.lizy.fr/blog/voiture-electrique-ecologique
[7] https://www.carbone4.com/analyse-faq-voiture-electrique
[8] https://www.traace.co/post/voitures-electriques-thermique-pollution
[9] https://bigmedia.bpifrance.fr/nos-dossiers/quelle-est-lempreinte-carbone-dune-voiture-electrique-vs-thermique-tout-savoir