Le compostage connaît un engouement croissant en France. Cette pratique vertueuse et écologique consiste à recycler ses déchets organiques en un engrais naturel de qualité pour son jardin ou ses plantes d’intérieur. Composter permet de réduire ses ordures ménagères tout en produisant un fertilisant bios aux nombreux bienfaits. Mais savez-vous vraiment comment réaliser un bon compost ? Quels déchets peut-on mettre et ne pas mettre dedans ? Comment l’utiliser ensuite au mieux ? Pas de panique, cet article complet vous livre tous les secrets du compostage !
Pourquoi se mettre au compostage ?
Voici 5 excellentes raisons de vous y mettre :
- Réduire vos déchets de 30 à 50%
- Obtenir un engrais 100% naturel et gratuit
- Nourrir votre jardin ou vos plantes d’intérieur
- Améliorer la qualité et la vie de votre sol
- Participer à la transition écologique
Qu’est-ce que le compostage ?
Le compostage désigne le processus de transformation et de décomposition des matières organiques (déchets verts, biodéchets) en un produit stabilisé riche en éléments nutritifs appelé compost. Grâce à l’action de micro-organismes, bactéries, champignons et petites faunes du sol (vers, insectes…), la matière est dégradée et transformée.
Au bout de 6 à 12 mois selon la technique utilisée, on obtient alors ce fameux compost, un engrais 100% naturel pour nourrir son jardin ou ses plantes ! Le compost rend en effet de nombreux services aux végétaux et au sol :
- Il fertilise la terre et apporte les nutriments dont les plantes ont besoin pour bien se développer
- Il améliore la structure du sol et sa capacité à retenir l’eau
- Il booste l’activité biologique de la terre et sa biodiversité
- Il protège les végétaux des maladies et ravageurs
Comment réaliser son compost ?
Avant de se lancer tête baissée, il convient de respecter quelques règles d’or pour obtenir un compost de qualité. Voici les 5 étapes clés pour bien composter chez soi :
- Choisir l’emplacement de son composteur
- Sélectionner les bons déchets à composter
- Brasser et mélanger régulièrement le compost
- Surveiller l’humidité et l’aérer
- Récolter le compost mûr au bout de 6 à 12 mois
1. Choisir l’emplacement de son compost
Pour un compostage réussi, il est primordial de bien choisir l’endroit où sera installé votre composteur ou tas de compost. Voici les critères à respecter :
- Être facile d’accès et proche de votre cuisine/maison
- Être en contact direct avec la terre (pas sur dalle béton!)
- Être mi-ombre mi-soleil (éviter le plein soleil)
- Être bien drainé pour éviter les excès d’humidité
2. Sélectionner les bons déchets
Tous les déchets organiques ne se valent pas pour réaliser un bon compost! Il est primordial de bien choisir les intrants que l’on va mélanger. Grossièrement, on distingue 2 types de déchets :
- Les déchets humides riches en azote (épluchures de fruits et légumes, tontes de gazon, fanes de légumes…) – Ils apportent l’humidité et les protéines dont les micro-organismes ont besoin
- Les déchets secs riches en carbone (branches broyées, paille, feuilles mortes, papier journal…) – Ils structureront le compost et lui apporteront de l’air
D’une manière générale, il faut mélanger 2/3 de déchets secs pour 1/3 de déchets humides en volume. Certains déchets sont à bannir du compost comme les corps gras, viandes/poissons, coquilles Saint-Jacques ou encore les agrumes.
3. Brasser et mélanger le compost
Pour accélérer la dégradation des matières, il est essentiel de brasser votre compost 1 fois par mois à l’aide d’une fourche. Cette opération simple permet de :
- Mélanger les différentes couches de déchets
- Aérer le compost pour permettre aux micro-organismes d’agir
- fragmentation des déchets et acceleration de la décomposition
Vous pouvez également incorporer un activateur de compost du commerce, qui boostera le processus grâce aux micro-organismes qu’il contient.
4. Surveiller l’humidité et aérer
Le compost doit rester humide sans être détrempé. Un excès d’eau empêche sa bonne aération tandis qu’un manque d’eau stoppe l’activité des micro-organismes. Pour obtenir la bonne humidité :
- Testez manuellement l’humidité et ajustez en arrosant ou en ajoutant des matières sèches si besoin
- Pensez à recouvrir votre compost en cas de fortes pluies
- La mi-ombre limite les excès de sécheresse
5. Récolter le compost mûr
Au bout de 6 mois à 1 an selon la saison, votre compost sera mûr et prêt à être utilisé. Voici les signes qui ne trompent pas :
- Le compost est homogène et finement fragmenté
- Il a une agréable odeur de sous-bois
- Sa couleur est foncée, marron ou noire
Vous pouvez alors récupérer votre précieux engrais maison et l’utiliser au potager ou au jardin !
Où se procurer un composteur ?
Pour composter chez soi, 2 options s’offrent à vous :
- Acheter un composteur dans le commerce, en bois ou plastique recyclé
- Fabriquer son propre composteur, moins cher et personnalisable !
Acheter un composteur tout fait
De nombreux modèles de composteurs existent dans le commerce à tous les prix. Les plus répandus sont :
- Le composteur en plastique recyclé, léger et peu cher mais moins solide
- Le composteur en bois, plus onéreux mais robuste et esthétique
- Le lombricomposteur, idéal en appartement car compact. Il utilise des vers rouges pour accélérer la dégradation.
Pensez à vérifier la contenance (exprimée en litres) avant d’acheter votre composteur, en fonction de la taille de votre jardin/production de déchets. Certains modèles intègrent 3 compartiments pour accélérer le compostage.
Fabriquer son propre composteur
Réaliser son composteur maison est un bon moyen de recycler des matériaux de récupération à peu de frais. Voici quelques tutoriels de composteurs DIY :
- Avec 4 palettes et du fil de fer pour un gros volume
- En carrez de planches ou en rondins de bois pour un effet naturel
- Avec de vieux containers en plastique ou en grillage
- En parpaings, briques creuses ou rondins empilés (style silo)
Vous pouvez aussi contacter votre mairie ou collectivité, qui propose souvent des composteurs à tarifs préférentiels ou gratuits pour encourager cette pratique vertueuse.
Où installer son composteur ?
Bien positionner son composteur est primordial pour son bon fonctionnement. Voici les principaux critères pour choisir l’emplacement :
- Être facile d’accès depuis la maison ou la cuisine
- Bénéficier d’un bon ensoleillement (mi-ombre mi-soleil idéal)
- Être à même le sol, en contact direct avec la terre
- Se trouver à l’abri du vent et des intempéries
Vous pouvez par exemple l’installer près de votre haie, adossé à un mur ou à proximité de votre potager. Pensez à le dissimuler ou l’intégrer au mieux dans votre jardin si besoin.
Utiliser son compost au jardin et au potager
Une fois mûr, le compost constituera un excellent engrais organique pour nourrir vos plantes. En voici quelques usages typiques :
- En paillage ou mulch au pied des plantes ornementales, arbres et arbustes
- En amendement de terrain, mélangé à la terre de votre potager ou de vos bacs potagers
- Dans le rempotage de vos plantes d’intérieur ou balconnières
Vous pouvez l’utiliser pur ou le mélanger avec votre terreau/terre végétale selon vos besoins. Le compost améliorera aussi bien le sol de votre jardin que le terreau de vos pots et jardinières.
Grâce à sa concentration en éléments nutritifs et en micro-organismes bénéfiques, il dynamisera la vie du sol, stimulera l’enracinement des végétaux et renforcera leur croissance. Vos plantes n’en seront que plus belles et vigoureuses !
Compostage : les bonnes questions à se poser
Pour vous aider à bien débuter le compostage et anticiper les difficultés, voici les interrogations auxquelles il faut répondre avant de se lancer :
- Quel volume de compost ai-je besoin pour mon jardin ?
- Quels déchets verts et biodéchets vais-je composter ?
- Où vais-je installer mon composteur de manière optimale ?
- Comment vais-je utiliser le compost obtenu au bout d’un an ?
Zoom sur le lombricompostage
Le lombricompostage ou « vermicompostage » est une technique de compostage qui utilise des vers de terre pour accélérer la dégradation des déchets organiques. Voici en quoi cela consiste :
Les avantages
- Adapté à tous les logements, même les appartements (pas besoin de jardin)
- Compact, avec un composteur de taille réduite (50cm de côté environ)
- Très rapide : obtention du compost en 2 à 3 mois seulement
- Pas d’odeurs désagréables grâce aux vers
Le principe
Dans un composteur spécifique maintenu à l’abri de la lumière et bien aéré, on place un lit de matière sèche (carton, papier journal) puis les déchets organiques en couches successives. Des vers rouges (Eisenia Foetida ou vers de fumier) sont introduits et se chargent de décomposer tous les déchets ingérés.
Au bout de 2 à 3 mois, les vers auront tout transformé en un compost riche et sans odeur : le lombricompost ! Ce dernier constitue un excellent engrais, encore plus concentré en éléments fertilisants que le compost classique.
Le compostage en 2024 : ce qui va changer
La loi anti-gaspillage de 2020 prévoit des évolutions majeures du tri et de la gestion des biodéchets. Voici ce qui attend les Français :
- Obligation de trier ses biodéchets avant 2024 pour tous
- Déploiement massif des poubelles marrons et composteurs collectifs dans les villes
- Généralisation du compostage pour réduire les ordures ménagères
Concrètement, chaque foyer devra avoir une solution de compostage ou de collecte de ses déchets alimentaires d’ici 2024 :
- Compostage individuel dans son jardin
- Composteur collectif de quartier
- Collecte municipale des biodéchets